Production porcine : Un résultat 2013 en baisse sur les Pays de la Loire
Exploitation moyenne spécialisée
Les exploitations porcines spécialisées en Pays de la Loire ont réalisé en 2013 des investissements significatifs pour mettre aux normes bien être leur outil et le moderniser. Contrairement aux années précédentes, le capital d’exploitation par truie enregistre donc une hausse de 15 à 20 % et le niveau d’annuités dépasse les 400 € en moyenne par truie.
Avec 172 truies présentes, la taille de l’élevage naisseur engraisseur spécialisé a connu une hausse de 35 % en 10 ans. Celle-ci est liée à l’arrêt de petits élevages, et au développement des ateliers restants. Dans le même temps, la productivité de la main d’œuvre a évolué moins vite (+ 9 %) : le choix de recourir à des salariés a sans doute limité la capacité d’investissement dans l’amélioration de l’efficacité de la main d’œuvre.
Résultats économiques et financiers
En juillet 2013, le résultat net par UTAF des producteurs spécialisés s’élève à 36 200 €. Il est en baisse de 6 000 € en un an avec les reculs simultanés des marges cultures de vente et de la marge sur l’atelier porc.
Le taux d’endettement global est en retrait d’un point. Les dettes à moyen terme progressent suite à la hausse des investissements et les dettes à court terme s’accroissent à nouveau sous l’effet de la forte augmentation du prix de l’aliment en 2013. Toutefois, les résultats diminués des prélèvements privés maitrisés des exploitants ont permis de conforter les capitaux propres des élevages.
La trésorerie nette globale chez les éleveurs naisseurs engraisseurs spécialisés se dégrade de 30 € par truie en un an. 36 % des élevages se situent au-delà du plafond de leur ouverture de crédit. La conjoncture 2013 a fragilisé à court terme les élevages au moment où ceux-ci devaient investir pour garantir leur accès au marché.
Prix du porc et coût de l’aliment
Au Marché du Porc Breton, le prix moyen pour l’année 2013 s’établit à 1,464 € du kg de carcasse, soit une progression d’un centime par rapport à 2012.
La morosité de la consommation européenne et les difficultés à l’export à partir de l’automne ont stoppé la hausse du prix du porc consécutive à la baisse de production dans la plupart des états membres de l’Union.
Le prix de l’aliment IFIP pour les porcs à l’engrais se situe à 290 € la tonne sur 2013, soit une hausse de 23 €. Il a progressé plus vite (+ 9 %) que le prix de vente au MPB (+ 1 %).
Critères technico-économiques
En 2013, le coût de revient atteint 1,717 € par kg de carcasse. Il est en hausse de 18 cts entre juillet 2013 et juillet 2012. Malgré des performances techniques en légère progression, l’augmentation du prix de l’aliment est directement responsable d’une hausse du coût alimentaire de 13 cts du kg. Contrairement aux années précédentes, les charges de structure augmentent et ceci impacte de + 3 cts le coût de revient.
Coût de revient en 2013 : 1,717 € / kg de carcasse
Avec un prix de l’aliment en hausse (le coût alimentaire représente 64% du coût de revient), l’indice de consommation global (ICG) est le premier levier d’optimisation économique devant la productivité des truies. Une baisse de 0,1 point d’ICG équivaut à un gain de 70 € de marge brute par truie présente ou 13 000 € pour l’élevage moyen.
En juillet 2013, le prix de vente perçu par l’éleveur (1,647 € / kg) ne permet pas de faire face au coût de revient ; il manque en moyenne 7 cts du kg de carcasse. Autrement dit, deux éleveurs sur trois sont dans l’incapacité de rémunérer en totalité leur main d’œuvre.
Sur le premier semestre 2014, la baisse du prix de l’aliment (- 10 € la tonne par rapport au 1er semestre 2013) semble insuffisante compte tenu de la nouvelle dégradation du marché du porc (fermeture des frontières russes au porc européen).
Cependant, les perspectives de consommation favorables à moyen terme (marchés asiatiques en particulier) doivent inciter la filière française à se mobiliser pour être en capacité d’exporter et pour mieux gérer la double volatilité prix de vente du porc / prix de l’aliment. C’est à ces conditions que les éleveurs de notre région retrouveront de la visibilité pour se positionner en terme de stratégie et pour profiter des embellies de conjoncture à venir.