L’Europe et la France se sont engagées à la neutralité carbone en 2050. C’est à dire que les émission de gaz à effet de serre (GES) résiduelles doivent être compensées par la séquestration dans les océans, les forêts, mais également les haies et les prairies.
Une accélération de cette « révolution » a été décidée avec un engagement de réduction des GES de 55% dès 2030 en Europe. Ce mouvement est planétaire puisque la Chine a décidé d’atteindre cette neutralité en 2060.
Dans tous les secteurs d’activité, des décisions fortes sont prises : interdiction du chauffage au gaz dans les maisons neuves dès l’été 2021, Peugeot déclare arrêter la production de voitures thermiques (diesel, essence) dès 2030…
En parallèle, des entreprises voient dans le carbone une possibilité de verdir leur image en communiquant sur la compensation carbone de leur activité. Des particuliers souhaitent compenser le carbone de leur billet d’avion. Tous ces éléments permettent aujourd’hui d’actionner un marché du crédit carbone et de rémunérer les efforts pour réduire les émissions de certains secteurs d’activité.
L’agriculture a un rôle pivot à jouer dans cette « révolution ». Ceci, car elle est fortement émettrice et possède de nombreux leviers d’action pour réduire ses émissions. Elle est également d’une des rares activités à pouvoir séquestrer du carbone. L’agriculture aune opportunité pour rémunérer des efforts qui pourraient devenir contraints demain.
Toutes ces stratégies, basées sur une rémunération des résultats constatés, sont structurées selon le modèle suivant :
Le diagnostic initial indique la situation de départ et le diagnostic final, la situation finale après la mise en œuvre des actions choisies.
L’échelle de temps peut être variable selon les stratégies.
Quelques démarches bas carbone sont validées dans le domaine agricole et de nombreuses autres sont en cours d’élaboration :
La démarche portée par France Carbonagri pour les filières des ruminants est l’une des premières à avoir été reconnue par le ministère. Elle est à ce jour, la plus connue. Une stratégie basée sur la valorisation du bocage, appelée « carbocage » a également été reconnue par le ministère fin 2020.
Des stratégies portées par des entreprises privées seront également disponibles. L’une d’entre elles existe déjà dans le domaine des grandes cultures (Programme Soil Capital Carbon) portée par une entreprise belge.
Plusieurs stratégies vont apparaitre au cours de l’année 2021 dans les différentes filières (porcs, méthanisation…).
La rémunération des crédits carbone est basée sur les réduction des émissions nettes de carbone et/ou du tonnage de carbone séquestré, réellement observées sur cette période. Ainsi, en fonction de la stratégie bas carbone, un compte sur les crédits carbones peut être sollicité dans les premières années. Mais attention, les résultats devront se concrétiser, sans quoi ces avances seront à rembourser.
Les gains financiers sont parfois limités. Mais, toutes ces stratégies bas carbone sont des démarches de progrès. Elles doivent concilier réduction des émissions et amélioration de la rentabilité de l’exploitation.
Rapidement, un choix dans les différentes stratégies pourraient s’avérer nécessaire. Ceci, pour choisir celle qui sera la plus adaptée aux caractéristiques de l’exploitation et aux efforts envisagés.
Re/découvrez notre article sur le Diagnostic carbone en agriculture : pourquoi et quel intérêt ?