Les résultats économiques des exploitations laitières ont progressé en 2018, sans constater de redémarrage des investissements. Des éleveurs s’interrogent sur le devenir de leur atelier . Sur quels facteurs peuvent ils s’appuyer pour le pérenniser ?
Le prix du lait en 2018 s’affiche dans le prolongement du deuxième semestre 2017. Sur l’ensemble des clôtures 2018 des exploitations laitières au CERFRANCE Vendée, le prix payé est de l’ordre de 344 €/1000 l (326 €/100 l en 2017). Il se situe proche de la moyenne des quatre années précédentes, 341 €/1000l.
Le prix du lait payé aux producteurs est soumis à une grande volatilité. Nous observons un écart de 86 €/1000 l entre les extrêmes, qui sont représentées par les clôtures du dernier trimestre 2014 pour les conditions les plus favorables et celles de 2016 pour le niveau le plus bas.
Avec 360 450 l produits par UTH exploitant (UTHe), une variabilité du prix de +/- 43 €/1000l entraîne un impact de +/- 15 000€ sur l’EBE/UTHe des exploitations laitières de Cerfrance Vendée.
C’est souligner l’importance de préserver une marge de sécurité dans les équilibres financiers prévisionnels.
Les charges opérationnelles sont plutôt stables de 2017 à 2018 avec une évolution du prix de l’aliment peu perceptible sur ces résultats partiels 2018. La production fourragère 2018 est perturbée par des conditions climatiques compliquées. L’état des stocks est hétérogène selon les zones, et, dans bon nombre de cas, la qualité n’est pas au rendez-vous. Des achats de fourrages et de paille se sont avérés nécessaire cet automne. Ces conditions pourraient impacter les marges brutes et trésorerie 2019.
Le volume produit par UTH, continue de progresser et exerce un effet dilution sur les charges de structure liées à la main d’œuvre.
L’écart sur le prix de revient entre le groupe des 25 % plus élevés et le groupe des 25% plus faibles est de plus de 130 €/1000l.
La technicité, la productivité de la main d’œuvre, le coût des structures sont parmi les facteurs explicatifs. Pour une efficacité de la main d’œuvre, des équipements s’avèrent souvent nécessaires. La productivité de la main d’œuvre peut s’obtenir au détriment des résultats techniques. L’essentiel est de trouver la combinaison de ces facteurs pour des systèmes cohérents répondant aux aspirations des éleveurs.
La phase de vie de l’entreprise impacte également le prix de revient : phases d’installation, de modernisation ou de développement. Le report d’investissements bénéficie à la maîtrise des coûts.
Les investissements en élevage laitier sont en retrait depuis 2015. Les résultats comptables jusqu’au 3ième trimestre 2018 le confirment. Les éleveurs n’ont pas relancé la modernisation de leur outil. La capacité d’autofinancement dégagée est réservée aux prélèvements et au redressement de la trésorerie.
L’EBE/UTHe sur les résultats partiels 2018 est proche de 55 000 €. L’EBE après avoir couvert les charges de remboursement, permet de dégager environ 30 000 €/UTH pour les prélèvements privés et l’autofinancement (21 125 €/UTH en 2017).
Bien que le frein soit mis sur les investissements, le capital par UTHe progresse avec une dimension par travailleur toujours plus grande. Cette situation n’est pas sans impact sur la quantité de travail.
La crise laitière a marqué le moral des éleveurs. Evolution démographique oblige, un bon nombre d’exploitations sont concernées par un départ d’éleveur à la retraite. Un tel évènement amène une réflexion stratégique qui conduit souvent à la remise en cause de l’atelier laitier. Parfois sans évènement particulier, l’arrêt de la production laitière est en question.
Sans que ce soit le résultat d’une enquête approfondie, un groupe de conseillers Cerfrance Vendée a identifié différents facteurs favorisant la poursuite de l’atelier laitier :
Martine POUPARD