Prairies permanentes : les modalités du régime d’interdiction

Prairies permanentes : les modalités du régime d’interdiction

Suite aux annonces du début d’automne sur le passage de la région Pays de la Loire dans la règlementation interdiction de retournement des prairies permanentes, nous avons reçu des informations complémentaires sur les modalités de ce régime d’interdiction.

Le régime d’interdiction de retournement des prairies permanentes est la conséquence d’un trop fort taux de conversion de prairies permanentes vers d’autres cultures. Ce régime implique deux obligations.

Obligation de réimplantation des surfaces converties

Les exploitants concernés recevront un courrier de la DDTM à la mi-décembre 2023. Le courrier notifiera la surface de prairies permanentes à réimplanter. C’est la localisation de la parcelle qui fait foi, par conséquent, si le siège d’exploitation se situe en dehors des Pays de la Loire mais avec des terres en Pays de la Loire, alors elle peut être concernés par la réimplantation.

La réimplantation des prairies devra se faire avant le 31/12/2024.

La réimplantation peut se faire de deux façons :

  • Réimplanter la surface concernée avec de l’herbe ou des plantes fourragères (sont exclues les graminées non prairiales et les légumineuses pures), la coder PPH ou SPH à la PAC 2024 ou 2025 (suivant la date d’implantation), puis la conserver en herbe au moins 5 ans.
  • ‘Utiliser’ des prairies temporaires de 4 ans ou moins. Dans ce cas, la prairie temporaire devra être déclarée PPH ou SPH lors de la PAC 2024 ou 2025 (suivant la date d’implantation) et devra être maintenue en herbe pendant au moins 5 ans à compter de sa date d’implantation.

Par exemple : une prairie temporaire de 2 ans en 2023 devra être déclarée en PPH ou SPH lors de la PAC 2024 et être maintenue en herbe jusqu’en 2026 inclus.

Une exemption de réimplantation des prairies est possible mais ne sera pas automatique.

Les cas sont les suivants :

  • Jeune agriculteur ou nouvel agriculteur répondant pour la 1ère fois à cette définition au 15/05/2023 ou au 15/05/2022
  • Etre engagé dans le dispositif Aide à la Relance de l’Exploitation Agricole (AREA)
  • Etre éleveur et avoir une surface de prairies permanentes supérieure à 75% de la surface agricole admissible de l’exploitation

Chaque exploitant devra, à la réception du courrier notifiant la surface à réimplanter, faire une demande à la DDTM pour être exempté. La demande devra être déposée à la DDTM au plus tard le 15/01/2024 via un formulaire en ligne sous Télépac (disponible dans l’onglet ‘formulaires et notices 2024’).

La vérification de la réimplantation des surfaces sera faite en 2025. Si la réimplantation n’est pas faite :  3% de pénalités seront appliquées sur le total des aides PAC 2025, puis 15% sur les aides PAC 2026. Si la réimplantation n’est toujours pas appliquée en 2027, alors l’anomalie devient intentionnelle et les pénalités peuvent être de 20% à 100% des aides PAC !

Obligation de faire une demande d’autorisation pour la conversion des prairies permanentes

Cette obligation de demande d’autorisation doit être faite pour toute conversion de prairie permanente déclarées à la PAC 2023 à compter du 16/05/2023.

Sont concernés :

  • Les exploitants voulant retourner ou ayant retourné des prairies permanentes (codes PPH, SPL, SPH, CAE, CEE) déclarées sur la PAC 2023

Par exemple : un exploitant a retourné une prairie permanente à l’automne 2023 pour y implanter un blé. Dans ce cas, l’exploitant devra faire une demande de conversion avant le 31/12/2023 et rentrer dans un des quatre critères d’autorisation.

  • Les exploitants ayant leur siège d’exploitation dans une autre région mais avec des PP en Pays de la Loire
  • Les exploitants ayant repris des surfaces déclarées en prairies permanentes mais mise en culture par le cédant (historique des parcelles reprises à contrôler)

La conversion peut être autorisée si :

  • Implantation de nouvelles surfaces en herbe (cf. critères de réimplantation) équivalente à la surface convertie pour la PAC 2024. Les surfaces devront rester en herbe pendant au moins 5 ans.
  • Etre engagé dans le dispositif Aide à la Relance de l’Exploitation Agricole (AREA)
  • Etre éleveur et avoir une surface de prairies permanentes supérieure à 75% de la SAU totale de l’exploitation après avoir retiré les surfaces converties
  • Jeunes agriculteurs et nouveaux agriculteurs au 15/05/2023 ou après et avec l’objectif de convertir moins de 25% de leur PP

Hormis dans le cas d’une dérogation avec implantation de prairies de compensation, la demande de conversion n’est pas cumulable avec une demande d’exemption de l’obligation de réimplantation.

Par exemple, un JA ne pourra pas demander à ne pas réimplanter de prairies permanentes et en plus demander à mettre des prairies permanentes 2023 en cultures s’il sollicite ces deux dérogations avec le critère Jeune agriculteur.

La demande d’autorisation doit être faite avant le 02/01/2024 via un formulaire en ligne sous Télépac (disponible dans l’onglet ‘formulaires et notices 2024’).

La vérification des autorisations sera faite au titre de la PAC 2024. Si l’obligation n’est pas respectée, les pénalités seront appliquées dès l’instruction 2024.

Dans le cas où l’exploitant retourne une prairie permanente (hors spécificités tel que les prairies permanentes sensibles) pour la réensemencer en herbe, alors il n’y a pas de demande d’autorisation à faire puisque le couvert en herbe est maintenu.

Vous pouvez contacter votre conseiller environnement pour toutes questions.

✏ Céline Petitpas – Conseillère spécialisée à Cerfrance Vendée

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Situation délicate sur la filière ostréicole

Situation délicate sur la filière ostréicole

La filière ostréicole fait face à des défis financiers en raison de faibles récoltes en 2022 et d’une conjoncture difficile fin 2023.

2022, une année avec peu de pousse mais des prix élevés

En baie de Bourgneuf, les entreprises ont connu des difficultés de pousse en 2022. Les cours élevés sur cette même année ont couvert la hausse des charges de production. Ce qui s’est traduit par un maintien des équilibres financiers dans les entreprises.

Les entreprises qui rencontrent des problématiques de trésorerie sont celles où la technicité est moindre.

Le critère essentiel pour la bonne marche des entreprises reste le tonnage produit par unité de main d’œuvre. (Moyenne de 23 tonnes / ETP)

La filière ostréicole connait une fin d’année 2023 très délicate

A l’approche des fêtes de fin d’année, les stocks sont élevés. Deux facteurs provoquent cette situation, le décalage de pousse de 2022 et un été 2023 peu dynamique dans la vente en gros.

De plus, la croissance de qualité rencontrée en 2023 accentue ce phénomène et provoque la nécessité de commercialiser un volume important d’huitres de gros calibres.

Ces phénomènes pèsent sur les cours. Ils sont amplifiés par des commandes qui se font de plus en plus tardivement pour les festivités de fin d’année. Sur le marché de la vente en gros, la commercialisation va se faire en dessous des coûts de production, les volumes consommés en fin d’année permettront-ils le retour à des prix plus attractifs pour l’année 2024 ?

Les facteurs clés pour l’avenir de la filière ostréicole

La productivité est l’élément prédominant. Des différences conséquentes existent entre les entreprises. La modernisation des entreprises engagées depuis quelques années perdure avec la mise en place du programme FEAMPA.

Cette modernisation, qui permet le plus souvent de limiter la pénibilité du travail répond en partie à la difficulté première de la filière qui est d’attirer de la main d’œuvre et de la pérenniser.

 ✏ Franck Chatelier, Responsable conseil et services agricoles de Cerfrance Vendée

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