Alors que les prévisions début 2020 était optimistes avec une forte demande de la chine, la COVID et la peste porcine en Allemagne sont venues perturber fortement les équilibres.
Le marché allemand s’est effondré avec tout d’abord des fermetures d’abattoirs liées à la COVID puis l’apparition de la fièvre porcine. Ce dernier facteur a entrainé la fermeture des frontières pour le porc allemand et une pression supplémentaire du porc allemand sur le marché Français.
La demande chinoise reste forte mais bénéficie surtout aux producteurs espagnols.
Le marché français reste donc assez atone et la reprise printanière se fait attendre.
Le prix payé (Prix de Base + Plus-Value) sur 12 mois pour les clôtures de septembre 2020 atteint 1.56 € soit -0.09 ct / 2019. Dans un contexte d’amélioration technique et un prix d’aliment légèrement en hausse (augmentation sensible seulement en fin d’année et plusieurs éleveurs utilisant leurs céréales dans l’échantillon), la marge brute est proche de 1 050 € / truie pour les NE en Vendée.
La baisse / 2019 est de l’ordre de 250 € / truie soit 37 500 € pour un élevage de 150 truies NE mais elle reste supérieure de 100 € / moy sur 5 ans.
Le prix payé s’établit environ 0.11 €/kg au-dessus du coût de revient moyen. Les années 2019 et 2020 ont permis de consolider les trésoreries après une période 2015-2018 assez difficile.
La forte hausse de l’aliment (+ 10 % sur les derniers mois) représente au moins 0.07 ct / kg sur le coût de revient. Il est donc primordial dans un contexte difficile de répercuter ces hausses sur le prix payé aux éleveurs. La loi EGALIM ne semble pas avoir apporté de solution sur ce point et le contexte des négociations semble encore une fois très défavorable pour la production.
En 2020, la consommation des ménages a progressé de 6 % mais elle n’a pas compensé la baisse de consommation Hors Foyer avec une baisse globale de consommation de – 1 %. Le cheptel européen est stable avec une baisse en Allemagne mais une forte hausse en Espagne. Le volume produit progresse avec la hausse de la productivité / truie. La chine reconstitue son cheptel à marche forcée. La question est comment réorienter à moyen terme les volumes qui étaient exportés depuis quelques années.
La France a été épargnée pour le moment par la peste porcine mais elle reste fragile. Les éleveurs vont investir pour se protéger par des clôtures et un renforcement des consignes.
Les opérateurs locaux ont mis en place des signes de qualité afin de se différencier par rapport à un marché standard très concurrentiel et se détacher du prix au cadran très volatil. Au niveau local, des productions label sur paille ou bio se développent mais elles représentent encore des volumes assez faibles.
La question à moyen terme pour les éleveurs est d’investir pour moderniser les élevages ou de préparer la vente de leur exploitation pour certains. La transmission de l’activité naissage reste difficile par le manque de compétence locale et la nécessité de moderniser les outils. Le manque de visibilité sur l’évolution du marché est un frein mais certaines exploitations présentent des résultats techniques très encourageants qui ont permis de réduire les coûts de production et de dégager des capacités d’investissements.